Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ceci n'est pas un blog traitant des religions ou des croyances.

12 décembre 2012

MER 12 DEC

Bon, ce blog est un peu isolé et j'ai besoin de parler de quelque chose, alors je vais le faire ici.
C'est pas grand chose, je ne suis pas d'humeur à faire de longs discours, mais je souhaitais juste m'exprimer un petit peu sur le sujet.

Je suis sans emploi, vaguement en recherche, alors j'ai à nouveau beaucoup de temps libre devant moi. C'est comme avant, lorsque je vivais seule sauf que cette fois-ci, je ne passe pas mon temps à engloutir des pizza, des chips, des Dragibus, des Miel Pops, le tout accompagné de Schweppes Agrume. 

Non, dorénavant, je navigue sur le forum. J'y vais très souvent, mais je participe peu. Je ne pense pas qu'on m'y remarque, ou du moins je ne pense pas marquer les esprits. Je m'y sens un peu comme un fantôme, ou un intérimaire, je ne sais pas.

Bref, à la base, j'étais venue écrire ici pour raconter mon addiction naze et morne.

Il est 11h11 et j'ai déjà raté mon splif du matin. Je compte me rattraper d'ici quelques poignées de minutes. Je rêve de ce splif et pourtant l'haleine de pilier de brasserie-PMU qu'il finit par m'imposer me dégoûte au plus haut point.  

C'est bizarre, d'un côté je ne me reconnais pas : pas lavée, pas coiffée, mauvaise haleine qui empeste le tabac froid et la bave, et attitude de limace. Moi qui aimait tant voir mes amis de la fac, et faire de l'aérobic, aller au travail, gagner de l'argent, lire, apprendre des choses... Et d'un autre côté, j'ai l'impression de me retrouver, de retrouver ce que j'ai été pendant des années, et de retrouver ce que ma mère a aussi été pendant des décennies (sauf que ma mère ne rajoutait rien dans ses clopes). J'ai repris du poids, je ne fais rien de mes journées, je ne fais que déplorer le manque de reconnaissance face à ce qu'il m'arrive de voir comme du talent en moi, et je fume. Si je le pouvais, je fumerais sans arrêt, comme avant. Je me réveillerais à nouveau à 3h du matin pour me rouler un truc, puis je m'endormirais pour en rouler un autre à 7h30, puis un autre à 9h-9h30, puis je déjeunerais, puis je me roulerais un digesplif, puis sieste, puis télé, puis rouler, puis douche, puis Simpsons, puis vaisselle. 

Puis mon cirque se terminera car Monsieur sera rentré, et je ne peux pas le laisser me voir me traîner comme un déchet comme ça, même si je suis sûre et certaine qu'il n'a aucun doute sur ma façon d'occuper mes journées. Il doit être déjà assez déçu de ma personne, je ne veux pas en rajouter de manière évidente, car je sais que la déception que je nourris en lui grandit doucement, mais sûrement, et que ça en est quasiment inéluctable.

Parfois (enfin souvent en fait), je me fais un discours chiant de 20mn à propos de tout ce que j'ai écrit plus haut. Et dans ces moments-là, lorsque je suis perdue dans mes pensées, entre mon passé, mon présent, et mes futurs potentiels, j'aimerais me réveiller et constater que tout ça n'était qu'un rêve, qu'en fait je n'avaais jamais touché aux drogues de totue ma vie, que je n'avais jamais rencontré ni aimé le type qui m'y a initié, et que je n'avais donc jamais eu à me battre contre lui puis contre moi-même pour me retenir de me laisser aller, de m'abandonner dans la facilité et le plaisir éphémère.

Je ne sais pas quel plaisir est le plus destructeur des deux: le plaisir éphémère procuré par la drague puis le sexe, ou le plaisir éphémère procuré par une bonne grosse barette de shit ainsi que nos inséparables "toncar-feuille-clope". Je ne sais pas, je crois que si j'avais eu l'occasion de laisser des types me courtiser tout en sachant que tout ce que j'accepterais d'eux, ce ne serait que quelques bons coups de bites bien placés, je ne me serais pas aimé. Je me serais haï d'avoir accepté de laisser des types me sauter juste pour passer le temps et tromper l'ennui. Je ne sais pas si c'est normal, que je baise avec des types juste parce que je ne trouve rien d'autre à faire, juste parce que ça me donnerait littéralement une contenance et que du coup, j'aurais l'impression d'avoir l'air moins conne qu'en restant debout contre un mur, devant tout le monde pendant que tout le monde discute. Combien de fois ai-je couché juste parce que je ne pouvais pas rentrer chez moi toute seule et que j'en avais marre de danser? Et parce qu'accessoirement il fait plus chaud dans une voiture et on peut s'y asseoir aisément? Combien de fois? Je ne sais plus (je n'ai vraiment pas envie de m'en souvenir, caar ça fait aussi partie des périodes de ma vie qui n'aurait jamais dû exister) , mais suffisamment pour que je puisse me traiter intérieurement de grosse merde sans estime. Bien-sûr que je n'ai pas d'estime, ce n'est pas un secret. Je crois même qu'il s'agit de l'une des premières choses qu'on devine en moi. J'aurais aussi détesté le fait que ces types aient pu penser une seule seconde qu'ils me plaisaient, qu'ils avaient quelque chose d'exceptionnel, voire un intérêt quelconque. Je veux que ces types sachent qu'ils ne représentent rien d'intéressant à part "un conducteur célibataire", que je ne les trouvaient pas beaux, ni exceptionnels, ni admirables, ni fascinants. Je veux qu'ils sachent que je ne leur aurait jamais couru après et qui ça n'avait pas été eux, ça aurait pu être n'importe qui d'autre. N'importe qui. J'aimerais qu'ils sachent qu'à mes yeux, ils ne sont que des sous-merdes d'avoir cru à mes bobards et de s'être laissé berné par une conne comme moi.

Le plaisir sexuel éphémère ne rend pas malade, dans mon cas, il n'a fait que détruire l'image que j'Avais de moi-même et complètement brouiller mes objectifs. Ceci dit, tout ceci remonte à une époque où je ne savais pas comment faire pour obtenir ce que je voulais, une époque où je me haïssais encore plus qu'aujourd'hui. Aujourd'hui ce serai différent. J'en profiterais bien, mais je continuerais à traiter tous ces types comme des sous-merdes. Je n'arrive pas à penser autrement. 

Alors que le plaisir éphémère procuré par de la drogue, ça détruit pas mal de neurones quand même, et ça détruit pas mal l'égo aussi. En fumant, j'ai l'impression que ma destinée, c'est d'être idiote, conne et bonne-à-rien à vie. Je suis consciente de tout ça, et de l'influence que ça a sur moi, et pourtant je n'arrête pas. Quand je ne fume pas aux heures habituelles, je me sens seule, je suis énervée, et je ne pense qu'à une seule chose: la possibilité de l'heure de ma prochaine prise. Parfois quand je porte ce truc à ma bouche, j'ai la douce sensation d'être réconfortée, d'être dans les bras d'un gros personnage tout gris et épais comme les parois d'une caverne, qui m'apaise et qui veille sur moi. C'est comme si quelqu'un me chuchotait doucement à l'oreille" Voilà, tout doux, tout va bien se passer, ce n'est rien. Je te garde tout contre moi, les autres n'existent plus, et tu n'auras plus mal. Je veille sur toi maintenant, laisse-toi aller"

En fait quand je fume, je me dis que ce n'est pas grave si je me fais du mal à moi-même, du moment que les autres n'en pâtissent pas. Alors que avec les coups d'un soir, autres plans cul et compagnie, je trouve que ce rapport à une autre personne, ça me force à m'engager dans un problème éventuel. Je fais du mal à la personne que je baise puisque je la méprise et que je m'en sers comme bouche-trou; si je le fais alors que je suis dans une relation avec quelqu'un, je m'en voudrais encore plus car peu importe le degré de fidélité de mon compagnon, cela lui fera quoiqu'il arrive de la peine, voire du mal. Et ça, je ne veux pas. Je préfère me détruire entièrement, qu'il s'agisse de la destruction de mes pensées, de mon niveau intellectuel, ou autre, ou qu'il s'agisse de la destruction de mon corps, de ma chair et de mes os. Je ne sais pas, je me dis que si je disparais, ça fera toujours moins de mal au final que si c'était quelqu'un d'autre qui était amené à disparaître.

 

Bon, il est 12h et je n'ai toujours pas roulé, moi. Sur ce, j'y vais.

Publicité
Publicité
Ceci n'est pas un blog traitant des religions ou des croyances.
Publicité
Archives
Publicité